LA MAÎTRESSE EN MAILLOT DE BAIN
est une exposition
de Rémi MalinGrëy



Créée en 2004 au musée
de Chalons en Champagne
elle a passé l'été 2005 à Karlsruhe, en Allemagne,
pour revenir trois mois au musée des Cordeliers de Nancy fin 2006.


Visitez l'expo installée


Chaque dessin, d'un format 80cm X 80cm,
est contenu dans un caisson lumineux.
La salle d'exposition est entièrement éteinte
et les ampoules sont reliées à un variateur
qui fait baisser puis remonter l'intensité de l'éclairage.

Une bande son signée par
JEAN POINSIGNON
l'accompagne.
Extrait



Quand on veut, on peut.






Les adorateurs du jaune.






Entre décembre et mai, mon père,
qui préparait un nouveau numéro
de trapèze culinaire, n’a pas souvent pris
son repas à la table familiale.






- Qu’est ce qu’on mange ce soir ?
- TF1






Si c’est pas malheureux de se mettre dans des états pareils (épisode 1)



La femme à barbe en avait marre
de se raser tous les matins.
Un jour elle a passé la lame une fois pour toutes.
Elle est maintenant femme tronc.





Je ne sais pas si vous êtes comme moi,
mais parfois je trouve que Claude François
a l’air d’un cloclone de ses sosies.






On trouve toujours un public à la mesure de ses ambitions.






Un je te tiens par la barbichette
Vaut mieux que deux tu auras une tapette.






La sœur de l’écuyère est allée raconter au cousin de l’acrobate que le père de l’home serpent avait dit au fils du cracheur de feu que le gendre du dompteur avait vu la fille de l’avaleur de sabres dans la roulotte que l’oncle du trapéziste prête au frère du clown en train de recompter les balles du jongleur
avec la tante du magicien.
Le cirque est une grande famille.
Avec des petites histoires.






Si une soucoupe volante s’approche de toi, reste calme.
Fais quelques pas en arrière
en prenant un air moqueur et détaché
ou mets toi à quatre pattes en faisant
des bruits bizarres avec la bouche.
La plupart du temps ses occupants
seront plus effrayés que toi
et ils décamperont aussitôt.
Si ça ne marche pas, fonde une secte.



Poser ses fesses sur un geyser
pour voir si la vapeur
vous ressortira par les trous de nez
n’a pas vraiment de synonyme.
Synonyme non plus.





Si c’est pas malheureux de se mettre dans des états pareils. (Épisode 2)






Soirée théâtre, rondement menée, trois coups de marteau, le rideau s’ouvre, maman fait Ah ! papa fait chut ! le chien fait Grrr ! mon frère s’agite, je me redresse, la pièce commence, un jeune premier, une domestique, des portes qui claquent, un quiproquo, des galipettes, un pistolet, le coup qui part, l’amant se tord, le mari rit, où est le pognon ? la femme blêmit, un inspecteur, quelques grimaces, résurrection, l’amour triomphe, la farce est dite, le rideau tombe, papa bravo ! mon frère demande : c’est quoi cocu ? maman se réveille, moi pyjama, brosser les dents, tout le monde au lit.





Une cuillère pour papa.






Il comprit que sans le mode d’emploi
du pipo directionnel à coulisse,
sa fugue serait une fois de plus un échec.




Le fils du concierge semble s’être ostensiblement tourné vers la truite aux amandes, le chat empaillé et la couverture photographique tendance Sophie Calle glamour. Lui parle plutôt de la rencontre de Paul Bocuse avec les frères Bouglione sous l’œil de Pierre et Gilles. Quoi qu’il en soit le concierge est inquiet.







Le stage photo portait sur la nature morte.






La mode.






Les parents oublient trop souvent
qu’ils ne sont que les chauffeurs d’un bus
dont les enfants descendent au prochain arrêt.
À moins qu’ils ne sautent en marche.






La frontière.






Le poète visité.






Je vous montre une fois, après vous le faites tout seul.






Comme le disait si bien Alfred Hitchcock : « Le suspens au cinéma, c’est deux personnages qui boivent le thé dans un salon pendant que la caméra fait un gros plan sur la bombe qui va exploser sous leur table ».


On me demande souvent comment me vient l'inspiration.





Souvent les autres voient des choses
qui nous demeurent invisibles.






C’était trois jour après la rentrée au CM1. Les jumeaux Da Silva avaient lancé un défi : « le premier qui ramène une photo de lui tout seul avec la maîtresse a droit de vie ou de mort sur toute la classe ». Les filles étaient éliminées d’office parce que c’était une idée de garçons. Éliminés aussi les jumeaux du fait qu’ils étaient inséparables et du coup un de trop pour être en tête-à-tête avec la maîtresse. Le Gros Benoît avait commencé très fort avec un polaroïd sur lequel on le voyait planté tout seul devant chez elle. En regardant mieux on était censé la voir à sa fenêtre, mais il a bien été obligé de constater que c’était un pur reflet de son imagination. Le lendemain matin Tif Razou était arrivé les yeux cernés par une nuit de veille devant son écran avec un grossier trucage bricolé sur son ordinateur. Eliminé. Augustin avait presque réussi, mais elle était de dos, floue, dans une voiture, derrière un camion. Raté. Le Fido avait déguisé sa grande sœur. Bien essayé. Et le Deniche son pépé. Faut pas exagérer.
Pour ma part le plus difficile avait été de bien doser la mort au rat et de la mélanger habilement, mais généreusement, aux raviolis de la cantine le jour de la photo de classe. Mon triomphe avait été sans partage. Sauf avec la maîtresse bien sûr. Mon heure de gloire avait sonné en format 13 x 18 sur papier brillant. En souverain absolu et en vertu de mon droit de vie ou de mort, j’exigeai que chacun achète la photo de classe sur laquelle mes souliers brillaient comme deux marrons dans la rosée un matin d’automne.






On a ses petites habitudes.






Maximum respect.